Alors que le drapeau bleu se focalise sur la présence de bactéries, les pesticides et d’autres sources de pollution bien plus sournoises et dangereuses affectent la qualité de l’eau de mer ou de l’eau du robinet…
Nous avions déjà parlé des limites du pavillon pour la propreté des plages qui prend très peu en compte les pollutions chimiques.
Une étude réalisée par l’Ifremer entre 2021 et 2024 sur tout le littoral est assez inquiétante.
Le rapport Emergent’Sea montre que quasiment tous les prélèvements d’eau et de mollusques présentent des traces de pollution. On a ainsi retrouvé des métaux-métalloîdes dans 100 % des prélèvement des produits pharmaceutiques dans 65 % des prélèvements d’eau de mer, des herbicides dans 32 %, des fongicides dans 12 %...Pour les mollusques le bilan n’est pas mieux avec de métaux dans 94 % des prélèvements, des plastifiants dans 49 %? des fongicides dans 33 % et des herbicides dans 20 %.
Des dépassements de PNEC ont été mis en évidence pour 13 substances dans l’eau marine : ibuprofene – (Pharmaceutique), atrazine déséthyl (DEA) – (Herbicide), diclofenac – (Pharmaceutique), Chlortoluron – (Herbicide), Imidaclopride – (Insecticide), Fipronil – (Insecticide), Métolachlore (Herbicide), Métazachlore – (Herbicide), Propyzamide – (Herbicide), Oxazepam – (Pharmaceutique), Terbuthylazine desethyl – (Herbicide), Terbutryne – (Herbicide) et Diazinon – (Insecticide).
Pour les mollusques des dépassement de PNEC ont été observés poru 15 substances : Dichlofluanide (Antifouling) ; Médétomidine (AnƟfouling) ; Chlorothalonil (Fongicide) ; Thirame (Fongicide) ; Diflufenicanil (Antifouling) ; Fipronil (Insecticide) ; Linuron (Herbicide) ; Tolylfluanide (Antifouling), 3,4‐DCA (Herbicide) ; Azoxystrobine (Fongicide) ; Tralopyril (Antifouling) ; DCOIT (Antifouling) ; Propazine (Herbicide) ; DCPMU (Herbicide) ; Irgarol(Antifouling).
« En eau marine, la contamination moyenne est majoritairement associée aux herbicides et aux pharmaceutiques, et quatre substances contribuent à hauteur de 66% à la concentration moyenne totale : le Métolachlore ESA, l’Atrazine déséthyl (DEA), le Paracétamol et le Métolachlore OXA. Dans les mollusques, la contamination moyenne (5,22 μg/kg p.h.) est majoritairement associée aux antifouling (46%) et aux herbicides (26%) et cinq substances contribuent à hauteur de 52% à la concentration moyenne totale : le Diflufenicanil, le Cuivre pyrithione, le Tralopyril, le Dichlofluanide et le Chlorothalonil. Tous les points de suiviprésentent des contaminations (résultat>LQ) pour ces contaminants d’intérêt émergent avec en moyenne 15 contaminants quantifiés par point sur eau marine (POCIS) et 10 contaminants quantifiés sur les mollusques sur l’ensemble des campagnes.
Des contaminants qui devraient donc être étudiés pour prendre en compte la propreté des eaux de mer.
Et aussi pour l’eau potable.
Une carte interactive permet ainsi de détecter les zones où l’eau potable est très polluée.
Le nord de la France est très concerné ainsi que certaines zones des Charentes de Gironde ou du massif central. La carte indique notamment les zones où les principaux polluants sont à des taux bien trop élevés concernant les pesticides, les nitrates, les PFAS, CVM et perchlorates. A l’heure où l’on parle d’écologie de manière idéologique, on peut constater qu’il faudrait améliorer les rejets des polluants chimiques et plastiques dans l’eau de mer et dans l’eau potable...
Télécharger l'étude Emergent'sea.
Voir la carte des pollutions à l'eau potable.
VOUS AIMEZ AIME CET ARTICLE ? SOUTENEZ-NOUS : CLIQUEZ ICI POUR FAIRE UN DON
VOS AVIS SONT PRÉCIEUX : CLIQUEZ ICI POUR VOUS INSCRIRE ET PUBLIER UN SUJET DANS LE FORUM
