Lors d’une conférence de presse, la FNAM a encore alerté sur l’impact dramatique de la hausse des taxes sur les billets d’avion depuis le début de l’année…
En France que l’on soit de droite ou de gauche, on n’a plus aujourd’hui qu’une seule solution : taxer au risque de se retrouver dans une économie dirigiste avec les conséquences que l’on a vu par le passé en URSS…
On constate déjà les effets délétères de ces taxes qui deviennent contre-productives. Celles-ci sont passées sur les vols long-courriers de 29,39 euros à 62,3 euros soit une hausse de 112 % insupportable pour un secteur où les marges sont très faibles. Pendant ce temps la Suède a supprimé ses taxes sur l’aviation.
Les premières conséquences en sont une offre de sièges qui stagne depuis la fin du 1er trimestre 2025 : la croissance du trafic atteint 3,3 % depuis le début de l’année contre 5,4 % en 2024. Elle était encore de 4,7 % au premier trimestre.
Ce qui s’ajoute à la faiblesse de la croissance latente du trafic depuis 2014 avec une hausse de 17 % en France contre 54 % pour la Turquie 24 % pour le Royaume-Uni ou 64 % pour l’Espagne.
Le trafic aérien français a connu une croissance inférieure à la moyenne UE depuis le Covid avec 99 % du trafic fin 2014 contre 104 % en UE. Au niveau domestique la situation est catastrophique avec une baisse de 2,1 % par rapport à 2024 avec des niveaux de 73 % seulement par rapport à la période d’avant le Covid.
« La hausse des taxes conduit à une bascule des capacités hors de France. La France se classe désormais 6ème en Europe pour son offre de sièges alors qu’elle était 4ème en 2024 » assure Pascal de Izaguirre, Président de la FNAM.
Le rapprot OAG Megahubs 2025 note un décrochage de Roissy
On l’a vu récemment dans le rapport OAG Mégahubs 2025. Roissy n’est plus qu’à la 10ème position mondiale avec une perte de 3 places en 2025. (voir notre article Roissy 10ème aéroport le plus connecté).
Les low-costs redéploient en masse leurs capacités hors de France à l’image de Ryanair qui a quitté Bordeaux et réduit son offre dans la plupart des villes de province.
« Ce que nous observons, c’est une forme de décrochage français dans un environnement européen pourtant favorable. Les compagnies aériennes réallouent leurs capacités vers des pays plus compétitifs. Ce n’est pas une hypothèse : c’est un fait », alerte Pascal de Izaguirre.
La hausse de la TSBA a de plus un impact très fort sur le prix des billets particulièrement pour les liaisons domestiques avec une hausse moyenne de 9,54 euros sur un aller/retour en France.
Tout cet argent part alimenter l’Etat et les fonctionnaires plutôt que le tourisme, le secteur des voyages d'affaires, de l'export et l’industrie aérienne.
Sur l’aviation d’affaires la baisse de trafic atteint 30 % pour le pavillon français contre une hausse de 5 % pour le pavillon étranger en 2025.
La TSBA, une taxe contre-productive qui coûte plus qu'elle ne rapporte
La FNAM a calculé que du fait de toutes les conséquences évoquées plus haut concernant la taxe TSBA, la France perdra 3,5 millions de visiteurs soit une contribution totale estimée à 2,3 milliards.
« En appliquant un taux de captation fiscale de 35 % (TVA, cotisations sociales liées à l’emploi, impôts sur les bénéfices), la perte fiscale atteint 800 millions et l’impact total dépasse 1 milliard » explique Pascal de Izaguirre.
Soit peu ou prou le rendement théorique de la taxe qui ne sert donc à rien.
« Tout ça pour ça » conclut Pascal de Izaguirre. A croire que nos politiciens n’ont pas de formation économique et n’ont jamais appris la courbe de Laffer.
Laffer a démontré que lorsque la pression fiscale est trop élevée, elle conduit à une baisse des recettes de l’État car les agents économiques sont incités à moins travailler ou à recourir à des moyens d’évasion fiscale : trop d’impôts tue l’impôt.
C’est la situation que nous vivons aujourd’hui dans l’aérien mais plus globalement au niveau de l’ensemble de l’économie française qui stagne sous le poids des taxes et des dépenses publiques...
La France est la lanterne rouge d’Europe pour les prélèvements obligatoires avec 45,6 % du PIB bien loin de la moyenne européenne de 40 % (données 2023 INSEE).
Comme le note Rexecode, « La hausse des prélèvements en 2025 interrompt l’alignement amorcé et encore partiel de la France sur les autres pays européens. Le retard de compétitivité et d’attractivité de la France devrait donc persister, et pourrait même s’aggraver si les autres pays décident d’engager des mesures de soutien à la compétitivité, à l’image des annonces récentes du Gouvernement allemand » ou du gouvernement américain qui souhaite au contraire de la France rendre plus attractive son industrie.
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